Le blocage des diplômes en Urbanisme dans la fonction publique territoriale se poursuit et s’aggrave

Source de la publication: http://urbanismeamenagementfiscalite.wordpress.com

Un contexte difficile depuis 2007 :

 On le sait depuis 2007. Les jeunes diplômés titulaires d’un Master 2 en Aménagement et urbanisme se voient bloquer l’accès au concours d’ingénieur de la fonction publique territoriale. Les textes mettent en exergue qu’ils ne disposent pas de la formation scientifique ou technique nécessaire pour exercer des missions d’ingénieur territorial.

 Pour accéder à la catégorie A, la seule solution qui s’offre à ce jour à eux consistent à passer le concours d’Attaché Territorial de la filière administrative. Concours qui, il y a quelques années s’est vu doté d’une spécialité urbanisme. Même si la filière administrative offre la possibilité d’accéder avec le temps au grade de Directeur Territorial puis par concours au grade d’Administrateur (A+) cette situation ne satisfait personne.

Des organisations de services Aménagement et des positionnements d’urbanistes incompréhensibles :

 Le seul moyen qui restait aux jeunes urbanistes, il y a encore quelques mois, pour accéder la filière technique, avant la réforme du cadre d’emploi des Techniciens Territoriaux, consistait à passer le concours de technicien supérieur territorial de catégorie B. Après quelques années d’ancienneté, l’accès à la catégorie A et donc au grade d’ingénieur pouvait se faire par le concours interne ou la promotion interne.

Cette analyse nous a été confirmée par des propos tenus par de jeunes urbanistes qui nous ont alerté sur leur situation. C’est ainsi que certain,  avec leur master2, ont passé le concours de Technicien supérieur, (niveau Bac) puis le concours de Technicien supérieur de 2ème classe (Niveau Bac +2), afin de se faire titulariser. Ils se retrouvent désormais, titulaire de la FPT,  positionnés en qualité de chef de projet voir même en position hiérarchique de chef de service sur un grade de Technicien Supérieur qui ne correspond en rien au niveau réel de compétences,  de responsabilités et d’ambition salariale auxquels ils pouvaient prétendre compte tenu de la formation suivie à l’université ou dans un institut d’urbanisme.

Cette situation est la résultante de la volonté des Maires et des services de ressources humaines, qui n’ont trouvé que cette solution,  pour titulariser un agent, auparavant auxiliaire, qui leur donne toute satisfaction.
Malgré le réussite à ce concours, la frustration est grande pour ces jeunes urbanistes après cinq années d’étude minimum après le bac.
 Cette situation d’interdire le concours d’ingénieur territorial au jeunes urbanistes fraîchement diplômés devient donc de plus en plus ubuesque et kafkaïenne

 L’accès au concours de Technicien Territorial, dans sa formule antérieure, permettait aussi à tous ceux qui s’arrêtaient au niveau de la licence ou de la maitrise de passer ce concours. On retrouve d’ailleurs de nombreux jeunes qui ont passé ce concours qui se retrouvent désormais en position d’assistant urbaniste d’un chef de projet ou d’un chargé de mission aménagement. On les retrouve aussi en nombre dans les services instructeurs des autorisations du droit des sols.

 Si rien n’est fait à court terme pour remédier à toutes ces évolutions statutaires,  on peut donc s’attendre à ce que dans les années à venir les services d’Aménagement et d’Urbanisme, constitués principalement d’Attachés Territoriaux, participent de ce fait à la montée en puissance de la filière administrative et ce, au détriment de la filière technique.

 L’impact du nouveau cadre d’emploi des techniciens sur la filière technique :

 Le décret n° 2010-1357 du 9 novembre 2010 qui réforme la catégorie B Technique met en effet fin à ce système.

 Suite à cette réforme, le cadre d’emploi des techniciens est constitué des grades de technicien territorial, technicien principal de 2ème classe et technicien principal de 1èreclasse.

 Dorénavant pour passer le concours de technicien territorial il faudra être titulaire « d’un baccalauréat technologiqueou d’un baccalauréat professionnel ou d’un diplôme de niveau IV sanctionnant une formation technico professionnelle ou d’une formation reconnue comme équivalente ».

 Même chose pour le concours de technicien principal de 1ème classe pour lequel le concours externe exige« un diplôme sanctionnant deux années de formation technico professionnelle ou d’une qualification équivalente dans les conditions fixées par le décret n°2010-1357 du 9 novembre 2010 »

 On voit donc bien que là aussi il y a homologie avec les conditions d’accès aux concours d’ingénieur. Le système est verrouillé et seules les personnes qui disposeront d’une formation secondaire technique peuvent maintenant se présenter aux épreuves.

 On retrouve un nombre important de baccalauréat, de deug et autres DUT qui ne permettent plus de passer ce concours. Cette réforme élaborée par les services de l’Etat pour être appliquée par les collectivités territoriales, vient donc parachever pour la filière technique ce qui a été mis en place en 2007 pour l’accès au concours d’ingénieur.

 Un contexte difficile pour les urbanistes dans la fonction publique territoriale :

 Jusqu’a ces derniers mois, en attendant de passer le concours soit de technicien soit d’Attache Territorial, nombreux sont les urbanistes qui sont employés en qualité de contractuel. La aussi le contexte a évoluer défavorablement. Pour s’en convaincre il convient de lire et d’analyser l’article 41 de la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012 relative à l’accès à l’emploi titulaire et à l’amélioration des conditions d’emploie des agents contractuels dans la fonction publique.

 Les conditions de durée de contrat se durcissent considérablement ce qui n’encouragera pas les collectivités à embaucher de jeunes contractuels et plus particulièrement dans le domaine de l’aménagement.

 Il faut voir au travers ces dispositions la volonté de l’Etat, qui se désengage de compétences régaliennes, de pouvoir placer plus facilement dans les services des collectivités territoriales une partie de ses agents face au transfert de compétences vers celles-ci. Transfert de Compétences qui risque encore de s’accentuer dans les mois et années à venir en raison de la réforme des collectivités annoncée par le nouveau gouvernement Ayrault

Avec cette réforme, le ciel s’obscurcit donc encore un peu plus pour les urbanistes sortant du système universitaire. Ils sont victimes du syndrome de la double peine.

Malgré les mobilisations en cours les décisions qui pourraient faire infléchir les textes législatifs récents et évoluer ce système risquent d’être reportées aux calendes grecques. Nul doute que l’obtention de se présenter au concours d’ingénieur territorial nécessitera une mobilisation encore plus forte et plus unitaire qu’actuellement de toutes les représentations officielles de toutes sensibilités qui regroupent des urbanistes au premier rang desquelles on trouve le Conseil Français Des Urbanistes et de son association membre Urbanistes des Territoires.

Une vision conceptuelle purement technique de la ville n’est pas souhaitable. Une approche purement administrative ne l’est pas non plus. Face à cette situation, l’hypothèse d’un grade d’urbaniste territorial deviendra de plus en plus nécessaire.

Les derniers évènements graves survenus à Amiens montrent que la fabrique de la ville ne peut pas et ne doit pas se passer de l’esprit et de l’analyse des sciences humaines et sociales qui lui sont indispensables.

 Les urbanistes dans le contexte de crise qui s’annonce longue, et qui anticipe probablement un changement de paradigme de notre société dite moderne, devront « construire une ville équilibrée ou la justice sociale[1] » sera« un impératif.» Ils devront aussi imaginer pour la ville de demain une ville « plus dense mais aussi agréable pour ses habitants, respectueuse de la nature en ville et des besoins en terme de logements »

 Face au défi lancé pour améliorer la vie des gens, l’unité des urbanistes de toutes générations et tous modes d’exercice confondus est donc plus que jamais nécessaire pour faire pleinement reconnaitre notre métier.

 Le 25 aout 2012. Complété le 20 septembre 2012.




[1] Entretien avec Cécile DUFLOT «  Le logement est un bien de première nécessité » dans le Nouvel Observateur Du 23 aout 2012 n°2494 page 52 et 53

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Le rapport Jarlier

Le rapport Jarlier est un rapport d’information de M. Pierre JARLIER, fait au nom de la délégation aux collectivités territoriales « Pour une nouvelle architecture territoriale de l’ingénierie en matière d’urbanisme ».  (17 juillet 2012)

Un statut légal au métier d’urbaniste

Au delà de la compétence institutionnelle de l’urbanisme (promotion de PLU intercommunaux), le rapport aborde aussi la question du cadre légal d’exercice des missions d’urbanisme. Pierre Jarlier plaide ainsi pour « réglementer le métier d’urbaniste en donnant un statut légal à cette profession et en harmonisant la formation pour l’accès à celle-ci » (recommandation n°9).

« Les missions de l’urbaniste doivent donc être bien identifiées au sein des collectivités territoriales et leurs compétences spécifiques reconnues à leur juste valeur, car les 20 000 urbanistes de France sont devenus des acteurs essentiels dans la définition des stratégies territoriales et des politiques publiques locales. Votre délégation estime donc nécessaire de réglementer cette profession », peut-on relever dans le rapport.

 Donner plus de visibilité aux instituts d’urbanisme

 Le rapport va dans le même sens que le CNJU en liant étroitement la question de l’organisation de la profession d’urbaniste avec celle des formations en urbanisme. La délégation sénatoriale « estime qu’il conviendrait, par exemple, de donner plus de visibilité aux instituts d’urbanisme en en faisant des lieux privilégiés et incontournables pour la formation permanente des urbanistes. La formation continue des urbanistes doit passer par ces structures, comme le suggère le rapport de MM. Jean Frébault et Bernard Pouyet de 2006. Certains de ces instituts, tels ceux de Paris (IUP), de Marne-la-Vallée et de Grenoble, forment plus de 100 diplômés de Master par an ».

Plaidant pour l’organisation de  la profession d’urbaniste à partir de ses organes de formation, le CNJU ne peut que se souscrire aux propositions du rapport Jarlier. 

Cette recommandation rejoint les positions du CNJU qui plaide depuis sa constitution pour que les Instituts d’urbanisme deviennent les véritables lieux de la formation permanente et de la qualification des urbanistes. Le CNJU se félicite que le rapport Jarlier mentionne la place singulière de ces instituts d’urbanisme dans le milieu de l’enseignement supérieur, mais aussi le rôle décisif que pourraient jouer ces composantes universitaires dans l’organisation professionnelle des urbanistes.  Actuellement en cours de préparation dans le cadre des instances nationales du CNJU, le Livre blanc pour l’organisation de la profession d’urbaniste en France fera des propositions concrètes et opérationnelles sur la formation permanente des urbanistes (initiale et continue) et sur l’organisation de la maîtrise d’ouvrage publique de l’urbanisme.

 Quid de la réintégration des urbanistes au concours d’ingénieur territorial

Compte tenu du soutien de 72 parlementaires, dont de nombreux sénateurs (parmi lesquels Pierre Jarlier) sur le sujet, le CNJU regrette néanmoins que la question de l’accès des urbanistes diplômés à la spécialité « urbanisme, aménagement, paysages » du concours d’ingénieur territorial n’ait pas fait véritablement l’objet d’une prise de position de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation dans le cadre de ce rapport. Évoqué en creux à travers l’audition du président de l’OPQU, Louis Canizarès, qui a plaidé pour la « réintroduction au sein de la fonction publique territoriale d’un statut d’urbaniste » spécifique, le problème des conditions d’accès des urbanistes diplômés aux carrières publiques au sein des collectivités locales reste entier.

Article disponible en complet sur le site du CNJU

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L’Assemblée générale du CNJU  du 2 juin 2012 a fixé les priorités associatives :

–    Renforcer le travail de lobbying en faveur de l’accès au concours d’ingénieur territorial, que ce soit au près du nouveau Gouvernement, du Parlement, des instances nationales de la fonction publique territoriale (CSFPT, CNFPT), mais aussi des associations d’élus et de collectivités locales ;

–    Poursuivre les actions de veille stratégique et consolider l’expertise du CNJU dans le domaine de l’insertion professionnelle des jeunes urbanistes. Le projet de label « Diplôme d’urbaniste » porté par le CNJU devra trouver une concrétisation rapide, étant devenu indispensable dans le contexte actuel de recomposition du paysage universitaire (PRES, nouvelle génération de Masters en 2013…) Il constitue une action phare en faveur de l’organisation professionnelle des urbanistes ;

–    Appuyer les associations membres dans leurs actions d’animation réseau, par le partage d’expériences et la mise en synergie de leurs outils. Le travail d’accompagnement des associations vers la mise en œuvre et la convergence des annuaires de diplômés sera ici une priorité.

Source : CNJU.fr

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    • Confluence urbaine : http://www.facebook.com/groups/confluenceurbaine/ – Groupe créé en partant d’un double constat : A la fois qu’il est difficile de trouver un emploi en urbanisme (avec des conditions honnêtes) et que l’urbanisme est un métier s’appuyant grandement sur les connaissances et la mise en réseau des acteurs.

      Lettre ouverte du CNJU

      Lettre ouverte « N’évinçons pas les urbanistes de nos collectivités territoriales! » – CNJU

      Le Collectif National des Jeunes Urbanistes vient de publier une lettre ouverte titrée « N’évinçons pas les urbanistes de nos collectivités territoriales ! ».

      Lettre ouverte à la Ministre de l’Enseignement Supérieur, au Ministre de la Fonction publique et au Secrétaire d’Etat aux Collectivités Territoriales.

      Il y a 10 ans, l’Etat reconnaissait la profession d’urbaniste, en participant à la mise en place de l’Office Professionnel de Qualification des Urbanistes. Il y a 10 ans, l’État reconnaissait le fait urbain, à travers la loi sur le renforcement de la coopération intercommunale et la mise en chantier de la loi SRU.
      Cette coïncidence n’a rien de fortuit. Le rôle que jouent désormais les urbanistes dans les villes et les agglomérations est devenu déterminant car ils apportent un savoir-faire transversal en phase avec les besoins de notre époque. On compte aujourd’hui environ 1500 professionnels de l’analyse et de la prospective territoriales, du renouvellement urbain et de la gestion des opérations de la politique de la ville, du pilotage et de la conduite de projets exerçant dans nos collectivités ; et grand nombre d’entre eux sont issus de formations universitaires.

      Au moment où la loi portant engagement national pour l’environnement (dite « Grenelle 2 ») s’apprête à repenser la cohérence territoriale de l’urbanisme, nous estimons nécessaire que les urbanistes jouent un rôle accru en matière d’assistance à l’élaboration des politiques publiques au sein des collectivités locales.
      Mais l’entrée en application récente d’un décret (n°2007-196 du 13 février 2007) vient bousculer ces évidences en barrant l’accès des urbanistes diplômés de l’enseignement universitaire au concours d’ingénieur territorial (mention urbanisme). Sous prétexte que les urbanistes formés à l’université n’auraient pas la qualification scientifique et technique nécessaire ! Les impacts de l’entrée en vigueur de ce décret sont considérables : avant l’été, 1600 diplômés en urbanisme et aménagement du territoire ont reçu un courrier du CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) leur indiquant que leur cursus universitaire ne leur permettait pas de se présenter au concours.

      Nous, élus locaux, urbanistes professionnels et universitaires, contestons à la fois cette lecture rigide des savoirs et une atteinte au principe de libre administration des collectivités territoriales : l’urbanisme n’est pas une science ou une technique d’État, c’est une politique publique décentralisée.
      Nous jugeons ce décret absurde et contraire aux intérêts des collectivités locales : nous en demandons la réécriture.

      Nous demandons à ce que dès 2010 les urbanistes formés par l’université au sein des instituts d’urbanisme puissent à nouveau voir leurs diplômes reconnus et se présenter au concours d’ingénieur de la fonction publique territoriale.

      Dès à présent, vous pouvez signer la Lettre ouverte pour signifier votre soutien à cette démarche.

      Toutes les informations sont sur le site internet du collectif : http://www.acces-urbanistes-fpt.fr/

      L'association des étudiants et des diplômés de l'IUAR d'Aix-en-Provence